Au fond du jardin pour les plus chanceux ou à l’intérieur de la maison, chacun peut valoriser ses biodéchets. 

 

Trier ses biodéchets et les (lombri)composteur permet de diminuer la quantité de déchets traités, faire des économies et diminuer son empreinte écologique. Cela permet également de profiter allègrement du compost produit dans son jardin ou sur son balcon !


 

⊗ Le compostage :

 

Le compostage permet de valoriser nos déchets organiques en compost directement utilisable dans nos jardins et plantes en pots. Il suffit de réserver un endroit pour installer un composteur, un tas ou un bac, par exemple au fond du jardin. Par la suite, on y dépose ses déchets de cuisine, restes de repas, etc.

 Que peut-on mettre dans son compost ?

   Les matières à composter avec précaution :

  • Les os peuvent être mis au compost mais ils sont lents à décomposer. 
  • Les restes de repas (déchets alimentaires cuits) sont à mettre en petite quantité et sont à bien répartir et enfouir sous le compost existant.
  • Les restes de viandes et de poissons sont à mettre en petite quantité. Il est préférable de les composter au moyen d’installations industrielles afin de réduire les risques de développement de bactéries pathogènes. En effet, une montée importante en température est nécessaire afin d’hygiéniser la matière, ce qui peut être difficile à atteindre avec un composteur domestique. 

 

 Les bons gestes à adopter pour un compost de qualité : 

  • Eviter d’apporter une grande quantité d’une même matière, varier les apports.
  • Réduire les matières à incorporer en petits morceaux afin de faciliter leur décomposition. 
  • Veiller à respecter un apport équilibré entre les matières azotées (entre 60 et 70%) et carbonées (entre 30 et 40%).
  • Permettre une bonne circulation de l’air afin que l’oxygène nécessaire à la respiration des micro-organismes parvienne jusqu’au centre du tas. Ainsi, le compost peut être retourné de temps en temps. Astuces : Ajoutez des éléments plus grossiers tels que des matières issues du bois (broyé ou en branchage) afin de laisser l’air passer.

 

 FAQ :

Que faire des agrumes et autres fruits exotiques ?

Les agrumes et fruits exotiques peuvent être incorporés à votre compost au même titre que les autres fruits et légumes. Afin de faciliter le travail des micro-organismes ils doivent être réduits en petits morceaux.

Que faire si mon compost sent mauvais ?

Si votre compost sent mauvais, cela veut dire que certaines matières organiques sont en train de pourrir et non pas d’être dégradées par les micro-organismes. Vous pouvez essayer de brasser votre compost ou ajouter des matières sèches afin de lui apporter de l’air.

Que faire si des moucherons sont arrivés ?

Si des moucherons sont arrivés, vous pouvez brasser votre compost et lui ajouter une couche de matière sèche en veillant à ne pas trop l’assécher. 

Que faire de mon compost ?

Le compost produit est fait pour retourner au sol. Une fois votre compost arrivé à maturité vous pouvez l’utiliser dans votre jardin, vos pots de fleurs, le proposer à ses voisins ou aux agents municipaux si vous avez un jardin public à proximité.

Puis-je mettre les « bioplastiques » dans mon compost ?

Certains bioplastiques peuvent être mis au compost, mais pas tous. Certains sont biodégradables d’autres non, et même lorsqu’ils sont biodégradables cela ne veut pas nécessairement dire biosourcés. France Nature Environnement et Worms ASBL vous explique comment vous y retrouver.

 

Témoignage

Enedina, guide-composteur, composte chez elle depuis 7 ans

“A la naissance de ma première fille, j’ai commencé à acheter des légumes locaux et j’ai déménagé dans un pavillon. J’ai commencé par donner mes épluchures à une connaissance qui avait un composteur car mes achats en légumes frais augmentaient.
Avec l’arrivée de ma deuxième fille je me suis intéressée à la démarche zéro déchet et à la réduction de tous les déchets possibles. Le composteur fut installé dans mon jardin avant tout pour réduire mes déchets de cuisine et de bureau. J’ai ensuite rajouté mes « déchets » de jardin.
C’était magique de voir que le volume de mon composteur diminuait et que plein de petites bêtes décomposaient la matière ! La poubelle contenant les ordures ménagères diminuait de volume également. Dans mon foyer de 5 personnes, nous produisons 5 kilos de déchets par an : soit un kilo par an et par membre.

 

 

Pour aller plus loin : 
 - Faire son compost, Fiche Zero Waste France
 - Tout savoir sur le compost, Fiche Zero Waste France
 - Le guide du compostage et du lombricompostage des Amis de la Terre
 - La gestion de proximité des biodéchets, Expertise Ademe en ligne, 2017
 - Le site internet de l'association Compostaction
 - Composter en ville de Jean-Jacques Fasquel, aux éditions Rustica
 - Compost et paillis-Pour un jardin sain et productif de Denis Pépin,
aux éditions Terre Vivante
 - Suivre le MOOC sur le compostage domestique de Tributerre 

 

⊗ Le lombricompostage :

Pour les personnes ne disposant pas d’un jardin, le compost est possible. Il s’agit du lombricompostage. L’opération est similaire au compostage, à la différence qu’il n’y a pas de contact avec la terre, elle se fait dans un contenant. Composter ses épluchures chez soi devient donc possible, sans jardin, ni balcon. Pour les plus frileux, ne craignez rien, les vers ont peur de la lumière et restent donc bien dans leur bac.

Lorsque le processus est bien mené il n’y a pas d’odeur, ni de moucherons et les vers restent à l’intérieur de la boîte. A la fin du processus, on obtient du « jus » ou « thé » de compost ainsi que du lombricompost, amendement organique riche en nutriments.

Où installer son lombricomposteur ?

Selon vos préférence de proximité, l’idéal est dans la cuisine. Il peut être placé sur votre balcon durant l’été ou dans votre cave. Si vous le placez en extérieur, n’hésitez pas à lui apposer des couvertures lors des périodes froides.

 Les bons gestes à adopter pour des vers en bonne santé et un compost de qualité 
  • Veiller à leur donner une alimentation variée et coupée en petits morceaux à répartir dans le compost.
  • Respecter l’équilibre carbone-azote (50 – 50)
  • Ne pas laisser le lombricomposteur dans un endroit trop froid (ou l’aménager avec des couvertures)
  • Récupérer le lombrithé et le compost au fur et à mesure

 

Témoignages

Lola pratique le lombricompostage depuis 1 an.

“J’ai commencé à trier mes biodéchets afin de réduire le volume de ma poubelle en installant un lombricomposteur subventionné par ma mairie. Cela fonctionne bien, même si le démarrage n’est pas immédiat. Les avantages sont multiples. D’une part, cela constitue une importante réduction des déchets (donc moins de poubelles à stocker et à descendre). D’autre part le compost et engrais récupéré est bon pour mes plantes. Grace à l’apprentissage des techniques de compostage, j’ai une meilleure compréhension du cycle du vivant, la sensation d’être en harmonie avec le monde qui m’entoure, attachement à d’autres être vivants. Enfin une bonne odeur d’humus s’en dégage, s’est agréable.”

Jörg pratique le lombricompostage depuis 2 ans.

J’utilise un lombricomposteur fourni par ma ville. Pour arriver à un compost idéal, une bonne gestion du lombricomposteur n’est pas si simple au départ. Pourtant c’est essentiel pour sa conscience écologique ! C’est aussi primordial pour obtenir du compost pour les plantes du balcon et arriver à une poubelle résiduelle très sèche qui ne goûte pas et ne sent pas.”

Pour aller plus loin :
 - Apprendre à lombricompostage en ligne avec Ver l'expert, Bio Vers et Eco-Worms
 - La FAQ de Vers La Terre
 - Pour trouver le composteur qui vous convient, voir la comparaison de Passerelles.info
 - Guide du lombricompostage, Biovers 
 - Le guide du compostage et du lombricompostage des Amis de la Terre
 - Lombricompost pour tous: passez au ver pour vos déchets!, Editions de Terran, 2009

 

LE SAVIEZ-VOUS ?

En France, il arrive que les collectivités locales distribuent gratuitement, ou vendent à prix réduit, des (lombri)composteurs. En 2006, un plan national du ministère de l’Environnement a triplé les moyens d’action de l’ADEME sur la question. Ainsi les collectivités ont pu être soutenues dans leurs actions de promotion du compostage domestique. A ce titre plus de 2 600 projets de gestion de proximité des biodéchets ont été menés.

 

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