Les intercommunalités sont en charge de la gestion des déchets. Elles sont donc responsables d’organiser le développement du tri à la source des biodéchets. La LTECV prévoit ainsi que d’ici 2025 :« chaque citoyen ait à sa disposition une solution lui permettant de ne pas jeter ses biodéchets dans les ordures ménagères résiduelles » . Pour se faire, chaque collectivité peut choisir la méthode la plus adaptée à son territoire : collecte séparée et/ou gestion de proximité

Aujourd’hui plus d’une centaine de collectivités en France ont mis en place la collecte séparée sur leur territoire. C’est ainsi plus de trois millions de personnes qui bénéficient de la collecte séparée de leurs biodéchets, soit 5,8% de la population française.

Quelles collectivités collectent séparément les biodéchets ?

 


La collecte séparée, qu’est ce que c’est ?

La collecte séparée invite les citoyens à trier leurs biodéchets dans un bac dédié. Cette pratique n’est pas nouvelle puisque similaire aux emballages recyclables. La collecte est de ce fait assurée par les collectivités. Ces bacs sont soit collectés en porte-à-porte, soit déposés par les usagers à un point d’apport volontaire. 

La collecte séparée des biodéchets constitue l’un des leviers les plus importants pour permettre à une collectivité de réduire la production de déchets sur son territoire. Le SMICTOM du Pays de Vilaine par exemple a pu diminuer de 59 % le volume des ordures résiduels en instaurant notamment une collecte séparée des biodéchets.  

Dans le cas des zones urbaines densesla collecte séparée est indispensable pour offrir une solution de tri à chaque citoyen. Elle peut être complétée par des points de compostage de proximité. Ces point permettent notamment de créer du lien social et de sensibiliser les habitants au tri.

LE SAVIEZ-VOUS ?

La collecte séparée des biodéchets permet de traiter tous les déchets organiques : les déchets carnés (viandes, os), les fruits tels les agrumes et les restes de repas. 


Comment mettre en place la collecte séparée ?

La LTECV laisse à la collectivité territoriale le soin de définir les solutions techniques et le rythme de déploiement adaptés à son territoire. Différents modes de collecte et d’organisation existent.  Ils permettent de s’adapter aux spécificités du territoire et de l’habitat. Il est important de ne pas opposer le compostage de proximité et la collecte séparée, qui présentent une intéressante complémentarité.

Retours d'expérience : Collecte en porte-à-porte

Agglomération Brive-la-Gaillarde :

Depuis octobre 2016, un quartier de Brive-la-Gaillarde expérimente deux systèmes de collecte séparée des biodéchets. Elle a par conséquent équipé ses habitants de bacs de 60 litres ou de bio-seaux à accrocher à des poteaux sur le trottoir. Les habitants de ces deux secteurs ont d’ores et déjà permis d’éviter d’envoyer à l’incinération plusieurs tonnes de biodéchets par semaine. La collectivité compte bien étendre cette collecte au reste de son territoire.

Retours d'expérience : Apport volontaire

Communauté de commune Essor Rhin :

La collectivité a fait le choix en 2012 d’expérimenter une collecte séparée des biodéchets en apport volontaire. Les déchets sont ainsi ensuite valorisés par méthanisation. Deux bornes d’apport volontaire équipées d’un accès individualisé par carte ont été installées. 11,88 tonnes de biodéchets ont été collectées durant les 9 premiers mois, correspondant à une moyenne de 24 kg par habitant et par an. On peut noter que ce résultat a plus que doublé avec le passage à la redevance incitative début 2013. 6 bornes supplémentaires ont ensuite été installées dans d’autres communes de la communauté de commune.

 

Pour aller plus loin :
 - Le Réseau Compost Plus accompagne les collectivités dans leurs démarches pour la 
gestion et la valorisation des biodéchets.
 - Découvrez le guide pratique "la collecte séparée des biodéchets : une solution d'avenir", réalisé par le Réseau Compost Plus.
 - Découvrez la publication "comment réussir la mise en oeuvre du tri à source des biodéchets", ADEME
 - Découvrez l'étude technico-économique sur la collecte séparée des biodéchets, ADEME

Non, la gestion séparée n’est pas plus coûteuse !

La gestion  séparée s’effectue dans une démarche d’optimisation globale de la gestion des déchets d’un territoire. Le volume des ordures ménagères résiduelles est réduit et devient donc moins cher à traiter.
 
Elle permet notamment d’anticiper la hausse de la Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP). Cette taxe s’applique notamment aux installations d’’enfouissement et d’incinération. Elle ne peut donc qu’augmenter le coût de la gestion des Ordures Ménagères Résiduelles. 
  
La gestion séparée permet surtout de réduire les fréquences de collectes des ordures résiduelles, et donc de réduire les coûts. Les biodéchets peuvent ainsi être collectés une à deux fois par semaine. Quant aux déchets résiduels, ils peuvent l’être seulement une fois toutes les deux semaines, en alternance avec les recyclables. 

Enfin, en mettant en place la collecte séparée des biodéchets, les habitants sont ainsi incités à trier plus et mieux. Cela entraîne par conséquent un meilleur tri des autres flux et donc des économies pour la collectivité.

Logo-SMICVALL’exemple du SMICVAL Libournais Haute-Gironde. Le SMICVAL a mis en place la collecte séparée des biodéchets sur une partie de son territoire au début des années 2000. Récemment, en 2013, le syndicat a expérimenté la diminution des fréquences de collecte. Les zones concernées sont celles où une collecte des biodéchets était mise en place. Au bout d’un an, les résultats étaient concluants : de 200 kg/hab./an d’OMR en moyenne à 130 kg/hab./an et une augmentation sensible des biodéchets collectés !

 

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